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11 décembre 2011

Journal d'un week-end

Il s'est acheté un carnet pour noter ce qu'il fait chaque jour. Mes habitudes déteignent. je fais des émules. Cette manie d'écrire tout ce qui fait ma journée, Paul vient de la faire sienne.
David aussi écrit. Mais c'est plus aléatoire. Il va remplir des feuillets entiers de sa belle écriture penchée, puis ce ne sera plus que des notes éparses qu'il laisse ici où là. Paul est déterminé à tenir un "diary".
 C'est bien. L'écriture est un merveilleux exutoire, un laboratoire à idées, le moyen d'éclaircir ce qu'il y a de trop sombre en soi. Un bonheur. Mes carnets noirs de chez Moleskine me suivent partout. C'est cet été, quand nous étions en bateau que le petit a pensé lui aussi à prendre la plume. La génération Ipad et Iphone redécouvre la cursive et la joie de s'exprimer autrement que sur un clavier.
Apparemment Paul est décidé. Nous lui avons offert un lot de carnets en papier recyclé chez Kate's Paperie sur Broom street. Il dessine avec aisance et note ses journées, la vie qu'il mène avec ses copains, notre quotidien. C'est bien. 
Demain, Louis arrive de Paris. C'est un garçon que j'ai rencontré quand j'étais étudiant. Nous sommes de la même promotion. Il travaille depuis un an pour le groupe JP Morgan Chase à Londres et doit faire un stage de deux semaines ici. C'est un type que j'aime beaucoup. Il va loger chez nous. Nous l'avons déjà reçu une semaine l'été dernier. Il partait retrouver son copain à San Francisco. finalement le copain étant resté en argentine avec un type rencontré là-bas, ce pauvre Louis s'est retrouvé tout seul. Nous l'avons sorti de son chagrin : restaurants, théâtres, cinémas, virées en bateau, etc... J'ai vraiment découvert un garçon plein de cœur et de gentillesse. Je l'avais invité une fois chez mes parents dans le Médoc, avec d'autres. Était-ce la présence de mes parents, le château ? Toujours est-il qu'il me parut coincé, distant. Il était certainement mal à l'aise. je ne pensais pas que nous deviendrions un jour aussi proches. Comme a dit Paul en rigolant, quand il l'a rencontré : "décidément banquiers, français et gay, ça pullule par ici !"
Samedi, soirée vidéo. Sandwiches au pastrami et au poulet, cheesecake maison et Médoc 2006. Au programme deux films très différents. pas du grand cinéma, mais de belles images, de bons (et beaux) acteurs, et l'agréable sensation de passer un bon moment sans prétention, en amoureux. Le petit était chez ses parents. Premier film : "Redwoods". L'histoire d'un jeune type de Californie qui vit avec un homme un peu plus âgé avec qui il a adopté un jeune garçon autiste. En l'absence de son compagnon et de l'enfant, le héros va rencontrer un écrivain venu dans le village pour terminer un roman. Ils vont sympathiser, tomber amoureux et devenir amants. L'écrivain va apporter au héros ce dont il avait besoin mais qu'il avait étouffé dans un quotidien morne. Leur idylle ne va pas durer. Juste le temps de l'absence du compagnon. la famille va être témoin de ce bouleversement. Au retour des absents, le héros va choisir de rejoindre son amant mais le sens du devoir va le ramener au bercail... Les années vont passer et il va un jour apprendre que l'écrivain était atteint d'une maladie incurable et qu'il est mort lui laissant le livre qu'il a publié après cette belle aventure... Le synopsis n'a rien d'original. Ce qui l'est, c'est de faire vivre une histoire somme toute très courante déjà explorée plusieurs fois au cinéma (nous avons très vite pensé à la "Route de Madison"). Ce qui ne marche pas : l'âge du héros. on lui donne 25 ans au mieux quand il serait plus logique, vue la vie qu'il mène et la charge de cet enfant handicapé mental, d'avoir un personnage de 35 ans. en tout cas Brendan Bradley est beau gosse et son jeu est très fin. Pas un grand film, mais une jolie romance agréable à regarder. Envie de visiter le Parc National de Redwoods, ça a l'air magnifique. Le second film, avec Julianne Moore et Dennis Quaid, "far from Heaven" (Loin du paradis). On est plongé dès le générique dans un film des années 60, aux couleurs saturées, décors et costumes d'une Amérique rigoriste et conventionnelle, très sûre d'elle et hypocrite. Dennis Quaid est un brillant homme d'affaires marié à la belle Julianne Moore. ils ont deux enfants. Tout a l'air parfait. Clichés. En fait, Dennis Quaid a des pulsions homosexuelles qu'il ne parvient plus à refouler. il lutte mais succombe. Le mariage explose et l'image du couple dans la petite ville provinciale aussi... Un bon film,, ne serait-ce que pour ce pastiche des films des années 50-60. Pas du grand cinéma là encore, mais ça fonctionne. Cinéma de loisir efficace que les français ne parviennent décidément pas à fabriquer, sauf "Les histoires d'amour" qui est un de mes films français préférés.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bjr,

Juste un mot sur "Loin du paradis" (titre français).

CE film est plus " intéressant" que réellement prenant pour moi.

C'est intéressant de jouer avec tous les codes de ces années là (et cela va très loin: lumière, couleur, jeu, etc...) et en même temps de dynamiter de l'intérieur avec l'homosexualité refoulé et puis aussi la vision des noirs.
ET bien sur l'adultère.
La confrontation de deux choses est savoureuse.

Comment dire "je t'emmerde" avec un beau paquet cadeau tout rose et avec un joli ruban.
Ca me fait penser au film (et à la série tv) de Comenccini sur Pinoccio à qui il redonne sons sens originel.
Très loin de l'image aseptisée de Walt Disney par ex.

Rassure-moi, tu ne vois que des films traitant de l'homosexualité ?
;-)

Beru