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11 octobre 2015

Crieurs de journaux à New York


Trouvé par hasard dans un magazine, cette photographie des années 1910 de trois petits vendeurs de journaux, ces fameux crieurs qui hurlaient les nouvelles du jour dans les rues des grandes villes. Hauts comme trois pommes, encore des enfants mais déjà bien marqués par la vie et la rue, ces petits mectons n'avaient peur de rien et formaient un réservoir inépuisable de petites mains pour les bandes de voyous qui recrutaient dans les quartiers pauvres, de new York à Chicago. Leur gouaille transparait derrière la fumée de leurs cigarettes. Beaux gosses à l'adolescence, ils peuplent les romans et les films des années 30 et sont les ancêtres des Outsiders immortalisés par Coppola.

10 octobre 2015

Parler du film "Les Amis", quelle bonne idée !

Un blog ami, celui du brillant Silvano, a eu l'idée de parler d'un merveilleux film, injustement oublié que réalisa Gérard Blain en 1971 et qui valut à son auteur de nombreux éloges, dont de très belles phrases de Truffaut, mais aussi des critiques déplacées, certainement liées à la gêne que le sujet du film pouvait produire. Sélectionné Hors Compétition au Festival de Cannes de 1971, il a remporté le Léopard d'Or du Festival de Locarno la même année où il fut très applaudi.

Je rends hommage à ce cousin blogueur qui rend un aussi bel hommage au réalisateur et à son film. Je ne connais pas (pas encore) Silvano, mais j'admire son engagement, ses choix éditoriaux et la qualité de son blog. Quasiment aussi ancien que le mien, Gay Cultes est un monument où rien jamais ne déçoit.

Le meilleur moyen, lecteurs, de vérifier ce que j'avance depuis ma table de travail de l'Upper West Side ensoleillé en ce samedi matin, c'est de lire le billet sur le site de silvano : ICI, mais aussi de visionner le film qui est présent dans son intégralité sur YouTube : 

10 mai 2015

Joe Dalessandro, beau et philosophe


Lu dans Gay Cultes, un blog ami où je  me reconnais souvent dans les idées, l'esthétique et le mode de penser (non il n'y a pas de faute, c'est bien de la manière de penser de l'auteur de ce blog dont je veux parler et non de ses pensées que je ne connais pas et qui ne regarde que lui), un billet sur l'icône de la Factory, premier homme objet, muse de Warhol et de Morrissey, celui dont l'entrejambe moulé fit en 1975 la couverture de la pochette d'un disque des Rolling Stones, pochette devenue aujourd'hui une pièce de musée, beau garçon libre et parfaitement à l'aise avec son corps dans un univers qui restait prude et hypocrite avec les questions sexuelles. 


A l'aise avec les jeunes comme avec les vieux, avec les hommes et avec les femmes, il a survécu à une époque démente, à des kilos de cocaïne et d'héroïne, passé à travers les années Sida, jamais oublié, toujours acteur, père et grand-père. celui pour qui Lou Reed composa la fameuse "Let's walk on the wild side". 


Celui qu'on a parfois pris pour une cruche juste bon à montrer son imposante musculature et à coucher dans un lit, est aujourd'hui un sage qui a toujours su garder la tête froide et a traversé toutes ces années (il a commencé alors qu'il n'avait pas vingt ans). 



Dans Little Joe, l'excellent film-documentaire produit par sa fille adoptive Vedra Mehagian Dallesandro et réalisé par Nicole Haeusser, qui a reçu un accueil enthousiaste au Festival de Berlin, Joe dalessandro exprime en quelques mots ce qu'il est vraiment et qui ne peut que rendre admiratif :
“I think it was because I didn’t have major hang-ups about my body when I was young, and I was so casual about nudity onscreen, that people got caught up looking at the surface. I know what it means to be judged on appearances. I’m a lot smarter than I appear to be. People would tell me I was beautiful, but I never knew what to do with that information. It didn’t register. I never really thought of myself as a good-looking man. I’m short, I’m stocky—I don’t know where good looks come in. I know beauty when I see it. All I can say is that I had a few good photographs taken where I look better than I do in real life. Beauty is fun. It has a place. But don’t mistake it for self-worth. If you have to be beautiful, do beautiful things for someone other than yourself.” 

On y apprend, outre cette attitude très intelligente face à la beauté et aux apparences, combien son cheminement a été riche, depuis ses années de délinquance juvénile jusqu'à sa découverte par Andy Warhol qui en fit une superstar mondiale, de super baiseur junky à grand-père gâteau vivant avec sa troisième épouse à Hollywood mais facilement accessible et toujours en activité à 65 ans. Un grand qui montre aux esprits rances que l'intelligence dépasse tous les préjugés.


A défaut de pouvoir diffuser Flesh qui marqua mon adolescence dans une mauvaise copie VHS, ci-dessous, le trailer du documentaire :






The window lover


On a beau dire (et tant pis pour le cliché, chers compatriotes qui me lisaient) il y a les villes du monde civilisé et celles du monde resté du côté obscur et il y a NEW YORK CITY ! Tout y est tellement special (à lire en anglais, please). Même Londres qui s'essaient à la concurrence reste loin derrière. Les exemples sont nombreux qui prouvent aux plus réticents combien cet axiome est fondé. Pour les garçons par exemple. Il y a ceux des films et des séries télé, de Friends aux films de Woody Allen qui ont quelques rapports avec la réalité. 


Mais il y a ceux qu'on croise dans la rue, qu'on voit dans les bars et les restaurants. Je ne veux pas parler des gay boys exclusivement. ceux-là, comme partout dans le monde se sont le plus souvent communautarisés au point de ne plus jamais sortir qu'entre eux et semblent se réjouir de faire partie d'un groupe bien clos, assez refermé sur lui-même, avec ses codes et ses lieux. Hadrien est amoureux de l'universel et le particulier qui s'enferme dans sa particularité l'ennuie, voire le révulse aussi. mais ne faisons aps de politique et revenons à ce qui nous occupe. l'esthétique des garçons de NYC. Ceux du Real World. Les jolis garçons rencontrés dans les musées, au coin d'une rue, dans les cafés et les restaurants, dans le métro ou dans les magasins sont différents de ceux qu'on croise partout ailleurs. est-ce une illusion ? Un rêve ? Une coquetterie d'esthète ou la pensée sénile d'un Hadrien trop habité par la beauté et la perfection ?


Quand vous vivez ici, c'est très difficile de savoir qui est quoi et qui vit comment. Et puis c'est tellement grand, tellement mouvant, différent, éclaté ici que tout change si vite. pourtant il y a des standards qui aident à se faire une idée.  Penons l'un des détails qui partout dans le monde permette en un clin d'oeil de se faire une idée du type de garçon que vous avez en face de vous : les chaussures. La ville et ses lieux de socialisation sont un véritable melting-pot de Church's, Sebagos Timberlands, pinnies, Brooks Brothers,  Juicy J graphic tees et autres marques.

On ne peut pas savoir si le jeune brun aux longs cils qui a un si charmant sourire, de jolies mains dont il se sert avec élégance, et de superbes mocassins est un poète ou un financier, un macaque infatué de son compte en banque ou un pauvre type paumé à la recherche de l'âme-sœur.  Les catégories sont brouillées à New York. alors il ne faut pas se fier aux apparences. d'ailleurs les new-yorkais ne font pas attention aux apparences sauf dans des cas précis : lors d'une private party, à l'opéra ou dans une galerie. Le discours passe avant tout, la culture, l'éducation et les manières puis l'accent, ne vient qu'après le reste la tenue vestimentaire et les souliers. On n'est pas en province, monsieur. Alors, Mesdemoiselles et Messieurs qui venaient nous rendre visite et gardez dans le secret de votre cœur le désir de faire une belle rencontre pour meubler votre séjour et occuper vos nuits, une créature de rêve, new-yorkais véritable qui vous suivrait jusqu'en Europe. Et puis, mettez-vous dans le crâne que les chasseurs et autres prédateurs dont la génération de nos grands frères doit avoir la nostalgie, ces bears poilus et barbus aux muscles à la Popeye adeptes des saunas et des backs-rooms sordides, sont heureusement en voie de disparition. NYC a inventé le métrosexuel et la bromance. pour le reste allez donc voir du côté de San Francisco. En plus on y mange vegan. Vive notre époque. On ne milite plus certes, mais on vit mieux, on est plus cool, plus heureux. Du moins c'est ce qui se ressent ici !

Après cette diatribe en réponse au long message d'un lecteur de Québec, revenons à moins de véhémence. La belle saison s'est installée ici et les belels personnes se multiplient comme par enchantement sur les trottoirs et dans les parcs où tout le monde ressent l'impérieux besoin de faire de l'exercice. Notre vie le week end reste pleine de ces rituels qui font les petits bonheurs et nourrissent nos âmes. farniente au lit en attendant le thé du matin. Lecture des journaux jusqu'au brunch pris avec les amis qu'on a peu vu dans la semaine, vie professionnelle et déplacements obligent. Auparavant, sortir le chien. C'est toi ou c'est moi aujourd'hui ? 


N'oublies-pas, mon cher David, de passer prendre le pain et les brioches chez Levain  sur la West 74th St. La semaine prochaine ce sera moi. Le chien semble avoir compris. il est déjà dans l'entrée tout frétillant. Le petit frère est rentré tôt. Il passe, mal réveillé, pour aller à la douche. peut-être devrait-il s'habiller avant de quitter sa chambre. On est en famille mais tout de même, ce jeune corps délicieusement ciselé et presque neuf encore des aléas de la vie pourrait se vêtir de pudeur. Il y a toujours un démon du désir qui sommeille en chacun de nous. je plaisante évidemment mais Benedict est très beau et il joue avec les nerfs de tous les mecs qui passent dans cet appartement jusqu'à ce que nous le rappelions à l'ordre. C'est un simple jeu, reste de son adolescence admirative de notre vie et de son grand frère. Pure straight ou bisexuel inavoué ? cela ne nous concerne pas après tout. Il est heureux, bien dans ses chaussures, des Timberland justement qu'il m'a piqué.



Le brunch avec Tom, Sophie et son compagnon Al, les jumeaux irlandais Fred et Patrick, la fille du consulat qui commence un peu à se dérider depuis le départ de son copain. Puis les courses chez Zabar's et le high tea avec les parents de David et Benedict qui partent mardi pour le Brésil. Encore une succursale de l'entreprise familiale qui n'en finit pas de grossir depuis dix ans. Dix ans moins quelques mois que David et moi sommes ensemble. la maturité est là. J'étais un jeune homme innocent quand j'ai débarqué. Je ne pensais pas que j'y resterai et ferai ma vie dans cette ville magique et époustouflante. J'ai erré de groupes d'amis en groupes d'amis, trompant ma solitude par de nombreuses rencontres qui ne durèrent que le temps d'un enthousiasme bien vite détrempé par la routine et le désir purement superficiel recherché par la plupart des garçons croisés. Puis David est arrivé dans ma vie. 

Puis j'ai commencé à travailler dans un univers passionnant, puis j'ai pu trouver l'activité qui me convenait le mieux et puis la France m'a de nouveau attiré. Le vin, le Médoc, les amis d'enfance, la famille. C'était bien mais ce n'était plus pareil. j'avais croqué la Big Apple et on ne s'en remet pas. et c'est bien. Et puis il y a David, et Benedict et ses autres frères, et ses parents, et mes amis. Une chose me manque mois qui vais bientôt fêter mes 45 ans... Des enfants. Il y a ceux de la sœur de David, ma petite filleule, la fille de mon amie Sophie, ceux de mes sœurs et puis le merveilleux petit bonhomme qui anime les jours de mon frère Nicolas et de sa femme depuis 4 mois et que je n'ai pas encore vu en vrai... mais ce ne sont pas les miens et cela sera mon grand regret je crois. a moins que... Mais, chers lecteurs, je vous ennuie avec mes états d'âme... Bon dimanche à tous !




26 avril 2015

Revenir, encore et toujours


Comme Ulysse,  après un long voyage... Le retour. Grisaille dans mon cœur mais jolie lumière sur la ville. Le chien qui aboie de joie. Et lui, le prince de ma vie, le frère, l'ami, l'amant, le compagnon de mes rêves, l'enchanteur de mes nuits qui m'attendait à l'aéroport. Le retour. la pluie sur la route. Le pont, les avenues, les taxis, le bruit, la foule. La maison. faut-il décrire tout cela ? Quel intérêt pour le lecteur au fait ?


Renouer après l'absence. Remettre mes pas dans les siens. Reconstruire seconde après seconde notre itinéraire intime. Le rituel du thé, le ronronnement du chat, la voix de Charlie Parker, puis celle de Billie Holiday. Le petit frère, son sourire, ses beaux yeux doux sous les longs cils. Le même charme en plus retenu que son aîné, l'ami de cœur, l'homme sans qui l'homme que je suis ne serait pas tout à fait vivant. Bonheur d'être de nouveau à la maison.


Trop de voyages, trop de gens croisés, mon indifférence, des lits froids dans des chambres impersonnelles, des heures à parler de sujets sans intérêt, à écouter des propos mornes et se forcer à sourire. faire semblant. La rançon des affaires. Mais tout cela est fini. Je suis de retour et je reste. je me pose. Dormir. Sortir le chien. Aller faire les courses chez Zabar's. Aller dîner à Brooklyn. Courir à Central Park. Revivre : être en vacances. Hadrien a retrouvé Antinoüs !

16 février 2015

Endymion endormi

Invitation à une (douce) sieste crapuleuse comme on dit chez moi...  

15 février 2015

Boys reading... Garçons à la lecture (1)

















Aux âmes bien nées...

j'aime les mots. J'aime les aligner et tenter ainsi de transcrire/transmettre tout ce que j'ai envie de partager. a ceux que j'aime. Aux étrangers aussi que me lie bientôt cette complicité de celui qui écrit à celui qui le lit. Même s'ils ne se rencontrent jamais. peu à peu se construit une familiarité. On se reconnait dans celui dont les écrits semblent faites pour nous et celui qui en est l'auteur s'imagine parfois dans la peau de celui qui découvre ce qu'il a écrit. Bienheureux l'auteur dont un seul mot, une simple phrase aura retenti dans le cœur d'un lecteur. Même juste un seul, unique découvreur que la providence a mis en présence d'une page où s'inscrit clairement ce dont nous avions l'intuition. Le besoin aussi. Impérieux. Et ces mots soudain nous sauvent. Une réponse à nos questionnements. Évidence que nous ne savions pas entendre et qui s'impose soudain par la magie d'un livre tombé entre nos mains... Des signes assemblés qui ont peut-être laissés indifférents des centaines de lecteurs avant nous et qui soudain nous explosent à la figure. Pour signifier au moment où on les déchiffre exactement ce que nous attendions. Mystères de l'écriture et de la lecture. ces hasards qui ne peuvent pas en être... 

Se savoir, malgré soi toujours - car on ne peut en faire l'objectif du travail d'écriture - un aiguilleur de pensée. Bien prétentieuses pensées quand on vit chaque jour dans le monde impitoyable des finances en plein Manhattan, avec des gens de tous âges et de toutes origines qui semblent n'avoir de coït qu'à l'annonce de résultats boursiers toujours plus aléatoires mais qui dégagent toujours plus de pognon. Ils carburent à la coke, aux alcools forts et au sexe. Je traverse cet univers et je ne passe jamais devant une glace (notamment celle de l'ascenseur qui me porte jusqu'à mon bureau de Madison Avenue) sans me demander comment je parviens depuis tant d'années à résister à leurs sirènes (leurs démons ?)... 

Est-ce à cause de mon enfance de l'autre côté de l'Atlantique, passée à courir dans les vignes ou sur les plages du médoc ? est-ce l'amour que j'ai toujours reçu et toujours recherché. Celui des miens, de mes parents et grands-parents, celui de mes amis dont les liens comptent tellement pour moi. Sans ambiguïté, mais toujours avec désir et ardeur. ce qu'ici on nomme bromance, je l'ai tellement pratiqué dans mes années d'adolescence... Je crois que tout cela m'a préservé de tomber dans cette façon de vivre (non-vivre ?) qui fait d'un homme de 35 ans un vieillard cynique et revenu de tout à la santé précaire et qui dépend davantage de l'importance du compte en banque que du nombre d'amis sincères.


Il y a aussi celui avec qui je partage mes jours. Discrètement - je crois qu'aucun de mes collègues de travail ne sait la nature de nos relations et c'est bien ainsi -  jour après jour, nous grandissons ensemble. Car c'est de cela dont il s'agit et qui nous préserve des écueils communs aux couples, all genders confondus. Pas de vieillir ensemble, bien que ce fait soit évident et obligé - et tant mieux non ? Grandir ensemble. apprendre la vie ensemble, affronter le quotidien avec l'appui et le soutien, le regard de l'autre. Cela nous préserve aussi des mauvaises habitudes du milieu : les plans, le sexe absolu, le désir permanent vécu comme un instinct de prédateur, l'insatisfaction annoncée après la prise dans nos rets de la proie (quand ce n'est pas le chasseur la proie...) et désirée aussi comme une dose supplémentaire d'adrénaline...


Cela n'empêche pas d'aimer la beauté comme je l'ai toujours aimée depuis que j'ai des yeux pour voir. Cette fraîcheur qui fut la mienne et que je ne voyais que chez les autres. Cette beauté à laquelle je me mesurais et que je désirais ardemment. Tous les autres moi-même que je croisais sur mon chemin, je les retrouve dans ces garçons ardents et rayonnants qu'on croise à chaque instant. certains, déjà roués, sont conscients de leur aura et pavanent comme des paons. D'autres, enfoncés dans leurs doutes et la peur aussi de se jeter à leur tour dans la mêlée, qui rayonnent encore davantage tant rien dans leur attitude n'est artificiel. Ils ne cherchent pas à plaire et croient ne pouvoir jamais y parvenir. Ceux-là sont les plus beaux, les plus attirants. Je les vois, je les repère vite mais je ne les désire pas. 

On ne peut consommer la beauté. Elle est avant tout un passage, un moyen. Jamais une fin. Quand par un heureux hasard on se retrouve entre deux draps avec un corps somptueux, une âme ardente et une intelligence acérée, un garçon qui vit autrement qu'avec sa queue, on a un instant l'illusion que baiser avec lui sera le must. Il n'en est rien. Jamais. Lumière éteinte, le visage le plus ingrat surpasse en ardeur l'éphèbe le plus magnifique de la planète. mais quand l'amour surgit, l'autre devient le plus beau, le plus intelligent, le plus ardent de tous les êtres que dieu a fait naître sur cette terre... Aimer une apparence ne porte en soi que des désillusions. Du vent. mais regarder le vent souffler dans les dunes et faire pencher en tous sens les herbes et voler les algues séchées et le sable est chose belle et nécessaire aussi. Cela nous lave les yeux. Ce blog est avant tout un moyen de se laver les yeux. La beauté y est omniprésente, selon mes critères. Je ne ceux y montrer que la vénusté des jeunes gens, ces traces bientôt disparues sur leur visage, de l'angélique pureté qu'une virilité toute neuve embellit. Cette extrême beauté ne dure que quelques mois, voire quelques semaines. Chez certains garçons aux âmes bien nées, elle laisse de jolies reliques qui les accompagneront toute leur vie durant...


Mais revenons aux mots. Un lecteur m'écrivait récemment que mon écriture, dans sa lenteur et sa périodicité, rythmée, sans heurt, pourrait évoquer l'ennui. Il pensait davantage à un froissement d'étoffe. Un tissu épais, riche mais sans ostentation... Compliment qui tranche sur les messages reçus pour me féliciter du choix des beaux corps tout remplis d'une virilité toute jeune que beaucoup aimeraient posséder, dans tous les sens possibles du terme... Si c'est de tweed dont il s'agit, alors je revendique. la soie m'aurait embarrassé, tout autant que le cachemire. Le lycra m'aurait épouvanté. Je vis dans le pays de tous les mauvais goûts, mais j'aime qu'on imagine mes mots et donc ma vie comme un tissu agréable à porter. Élégant à regarder... Ma prose assimilée au confort britannique ! Merci.