18 décembre 2023
Voyager en agréable compagnie
16 septembre 2023
Un livre peut cacher bien des choses...
Après, le mieux est de laisser toutes ces supputations de côté et de découvrir ce texte, "The house of spies" publié en français sous le titre "La Maison aux espions", chez Harper & Collins en 2018. C'est assez prenant pour qui aime ce genre de livre. pour ma part j'aurai eu du mal à le lire si j'avais été dans le même lit que notre lecteur surpris !
Dans un autre blog aujourd'hui délaissé, j'évoquais ces volontaires que l'Amérique envoie dans les pays en voie de développement avec force colifichets, bannières étoilées miniatures pour les enfants, médailles, prospectus vantant les mérites d'Oncle Sam. Mais c'est une autre histoire.
20 janvier 1961, JFK lance son fameux "Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour lui" et ce fut l'engouement pour ce volontariat vers les pays pauvres à éduquer, à élever et... à exploiter...
05 septembre 2023
Un peu de séduction déguisée...
24 août 2023
La grâce, la pureté et le charme...
Comme un ange, l'image à chacune des saisons, dont parle l'écrivain Carlo Coccioli... "Quand il nous est donné de contempler la Beauté personnifiée,c'est un peu le Parnasse qui ouvre ses portes et nous avons soudain l'intuition du paradis, face à ces demi-dieux incarnés."
Je voudrais évoquer cette mémoire : mais voilà, presque rien n'en reste ; elle s'est effacée. Car elle gît très loin, au fond de mes premières années adolescentes.
Une peau, qui paraissait faite de jasmin... Août, cette soirée... Était-ce en août ? Je me souviens à peine des yeux. Ils étaient bleus, je crois. Ah oui, d'un bleu de saphir.
09 novembre 2022
Je ne connaissais rien de l'amour mais soudain devant lui j'ai su...
Bref, parler de l'affection qu'un garçon peut ressentir soudain ou qui s'insinue peu à peu et se fait réciproque, c'est un interdit. Cela gêne. Comme si aborder cette relation devait automatiquement insinuer une virilité, un combat, une forme de violence entre deux frères-de-sang adulte ; comme si l’amitié était un truc fade, puéril, relégué aux souvenirs de la cour de récréation et liés à nos jeux d’enfant, aux guerres et autres échanges de gouttes de sang. Comme si l’amitié entre deux garçons insinuait une perdition, un amour impossible, une image dégradante et fortement homo-sexuée. Et puis quand bien même...
Ces premiers frissons, ce désir que nous ne savons pas nommer, ce trouble nouveau qui s'immisce, nous avons tous ressenti cela à un moment ou un autre. La passion absolue, cette amitié virile entre deux adolescents qui entrent de plein fouet dans le monde adulte, celui des déconvenues et de l'impureté. Ils apprendront un jour le mot qui caractérise tout cela, l'incomplétude. Ils réaliseront qu'ils ne son,t pas des dieux quand l'image d'eux que le monde leur renvoyait trop longtemps les fit se prendre pour des demi-dieux...
Repris l'autre soir "Les Garçons perdus", ce livre de Arnaud Cathrine et Eric Cavacaca qui m'avait beaucoup marqué à sa parution. Une fiction ? Un reportage ? On hésite tant tout semble vrai, fort, réellement vécu et au fil des pages, mille souvenirs qu'on croyait oubliés refont surface. Joyeux et douloureux à la fois...
Deux jeunes garçons, presqu'encore des enfants, deux jeunes mâles que tout oppose : l’un est soucieux de sa virilité, un peu teigneux,bien charpenté, à l’humour offensif, brillant en tout. Il impressionne quiconque s’adresse à lui. est le fer de lance, l’ami à avoir, le compagnon à côtoyer, le pote à inviter, l’idole. L’autre est tout le contraire, transparent, invisible, beau mais chétif, mal à l'aise dans un corps trop frêle pour être respecté, impopulaire à souhait. Autour de lui sifflent le jugement impitoyable des autres garçons qui le traitent de "Tarlouze" ou de "fiotte... Il n'a qu'une hâte : quitter l'enfer du lycée pour échapper à ces tensions perpétuelles.
Ce qui les rapproche l’un de l’autre : une histoire d’alter ego, l’un sublimant l’autre, l’autre donnant le change à l’un. La nuit et le jour, l’ombre et la lumière.
On pourrait croire à une histoire sans idéaux, dans l’ennui de l’adolescence et de ces rencontres qui construisent et se perdent dans les dédales de la vie adulte. C’est bien autre chose que nous raconte cette histoire de garçons perdus. C’est la force et l’émotion, la suprématie de celui qui s’égare et l’éclosion de celui qui devient, la vie et la mort, les pertes de repères et les désillusions, les trajectoires qui ne tiennent qu’à un fil, un mot, les fils qui se construisent, deviennent romans, quand d’autres s’isolent et se cassent.
01 octobre 2022
Tes baisers sont la seule profondeur de ma vie
Aimables jeunes gens, je vous salue avec amitié.
Ensemble peut-être pourrons-nous entreprendre
Un monde plus ouvert et moins désespéré.
Et toi, idéal merveilleux, ami de ma confiance,
Laisse-moi me perdre sans honte dans ta présence
Et me réjouir à jamais de la réponse de ton sourire.
Car dans l’éternité de la nuit, dans la journée de ma renaissance,
Tes baisers sont la seule profondeur de ma vie.
Prince du ciel et de la terre, pardonnez-moi mon imprudence
Si je vis dans une amoureuse impatience, et si
Dans l’espace étroit de ma pauvre existence
Ses baisers sont la seule profondeur de ma vie.
31 août 2022
L'extraordinaire Neal Cassady
En lisant le blog de Frank Beacham qui souhaite un joyeux anniversaire à Van Morrison qui fête ses 77 ans aujourd'hui, j'ai découvert une billet qu'il rédigea sur Neal Cassady dont je viens de trouver dans ma librairie d'occasion préférée sur Saint Marks Place, dans East Village,"As Ever" la correspondance d'Allan Ginsberg avec Cassady. Excellent article de Beachham, comme d'habitude qui m'a permis de découvrir ce qui est je crois la seule interview filmée de Neal Cassady, à New York justement, extrait du documentaire réalisé en 1993 par Jerry Aronson.
J'avais déjà lu les lettres écrites par Cassady entre 1944 et 1950 traduites en français et j'avoue que son écriture me fascine. je comprend l'influence qu'il a pu avoir sur Kerouac, Goinsberg et d'autres. Brillant, grand lecteur, ce fils de clochard alcoolique qui a fini tristement (d'une overdose disent certains, d'un refroidissement d'autres et même depuis quelques années, tué par les balles de la police mexicaine...
07 août 2022
La nuit tombée
Texte inédit retrouvé dans un carnet de mai 2010.
La nuit tombée. La ville n’est plus que lumières. Les immeubles éclairés, les faisceaux jaunes, rouges et blancs qui se déplacent en bas dans les rues. Un grondement lointain qui nous parvient assourdi par les fenêtres de l’appartement. L’orage. Billie Holiday chante dans le salon. Près de la cheminée, Brinkley dort sur son gros coussin. Antoine vient de sortir de la douche. Il est nu, la taille entourée d’une grande serviette blanche. J’aime le trait un peu épais qui se détache droit, attirant, du tissu éponge. Ses cheveux encore mouillés lui donnent un air de pâtre de mythologie. Qu’il est beau. Sa peau est hâlée, lisse, imberbe. Ses muscles saillants, ses larges épaules pleines de tâches de rousseur attendent mes lèvres.
Nous allons dormir ensemble cette nuit, pour la première fois depuis trois semaines. J’étais sans cesse en déplacement et maintenant qu’il travaille sur sa thèse, il ne peut me suivre comme nous le faisions avant. Nous nous connaissons depuis quatre ans maintenant. Quatre années merveilleuses. Pourtant je me suis toujours refusé à le considérer comme mon "conjoint" ou "compagnon". Je suis peut-être vieux jeu voire hypocrite aux yeux de certains, mais je ne puis me faire à l’idée que deux garçons puissent vivre ensemble et être considérés par les autres comme un couple rangé, monsieur et madame avec le chien comme substitut de gamin... Antoine est moi sommes amis et amants ; nous sommes liés comme Achille et Patrocle, Alexandre et Ephestion. Nous sommes deux hommes, deux mâles, qui ont en commun mille choses, à commencer par notre plaisir, le désir du corps de l’autre, mais ce n’est pas mon homme (ou ma femme), c’est mon ami, mon amant. Point.
J’ai hâte de me déshabiller et de sentir son corps contre le mien. Notre plaisir échangé, partagé, assouvi, nous nous endormirons l’un contre l’autre. Billie Holiday chante toujours dans le salon. Il pleut dehors. Le chien rêve en gémissant sur son gros coussin, au pied de la cheminée. Antoine vient de me tendre la main pour que je le rejoigne. Nous allons nous coucher...
22 avril 2022
Be that a shadow dark ?
"Be that a shadow dark ?" : Un très beau sonnet écrit par Abdul Hamid Mohmand, le célèbre poète afghan du XVIIe siècle, sage soufie que les islamistes aimeraient faire oublier. Apprécié en son temps jusqu'en Perse, kil partageait la même notoriété que Saadi ou Hafiz. Il a laissé de magnifiques poèmes d'amour pour les garçons. La traduction, trouvée sur internet, est de Andrew Calimach.
Be that a shadow dark on my beloved’s face,
Or the moon’s bow?
Be those white teeth within his crimson mouth,
Or tulip flecked with snow?
‘Tis witchery he weaves with his black eyes,
Magic that tricks a fellow
No peer to it you’ll find, though India you search,
And Bengal mellow.
Like the wild bird caught by a hundred traps,
That no more can take wing
In my beloved’s curly locks I’ve been caught fast,
An awkward thing.
Blue is my heart before my dear boy’s lips,
Red wine in azure mug.
A rose in bud? Look well, ‘tis a pink boy
In a green shawl wrapped snug.
The shadow on his lip, that mole,
On the beloved’s rosy face
Are like a mystery wrapped up inside a shawl,
All cloaked in grace.
Why does the owner of that pretty face
With all those suitors meet?
The forest deer itself will not find calm
When dogs bark at its feet.
My limbs they ache and hurt,
Wounded I lie just like a broken flute
The reason why I ever cry, and weep,
And howl till I am mute.
Abdul Hamid, that lovely boy to win,
Cry your heart out my pet.
Seek in an ocean for that gem to find,
Not in some rivulet.
Et, une version française au pied levé, très insatisfaisante, pour ceux qui ne liraient pas l'anglais :