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05 juillet 2010

"Eternal Summer", l'amour impossible ou l'amitié absolue...

 
On m'accuse souvent d'être fleur bleue et d'apprécier les bluettes, surtout lorsqu'elles concernent des amitiés intenses et ambiguës, lus dans des romans d'hier ou d'aujourd'hui ou vus dans des films dont le plus souvent les scénarios remuent en moi mille réminiscences. C'est le cas de ce film surprenant du taïwanais Leste Chen que nous avons découvert il y a quelques semaines. Eternal Summer est bien plus qu'un énième film sur le coming of age, autre chose que le récit d'un triangle amoureux, thème vu et revu du cinéma. La mise en scène, les images, le décor même du film sont pour le moins inattendus. 
 
Dès le générique, en voix off le narrateur nous introduit dans l'intimité de sa rencontre avec un garçon qui est tout l'opposé de l'élève sérieux et brillant de l'école. Ils vont devenir les meilleurs amis du monde, inséparables et les différences de caractère, de milieu, de sensibilités qui auraient pu les éloigner les ont au contraire unis et ils vont grandir inséparables et très proches. Mais Jonathan est amoureux de Shan, dit Birdy (d'après le personnage du film d'Alan Parker, vous l'aurez deviné), qui semble ne pas s'en apercevoir. Le temps passe ainsi jusqu'aux dernières semaines de leurs études secondaires. les examens sont proches, bientôt l'université. 
 
 
 
Tout va changer avec l'arrivée d'une fille. Jonathan, rêveur et artiste, grand lecteur à l'âme ultra-sensible va séduire sans le vouloir la jolie et ardente  Carrie. Elle le provoque, le sort de son ordinaire fait de lectures à la bibliothèque et d'exercices en prévision des examens. Ils s'échappent vers Taïpei, ils y passent la nuit et on pourrait penser qu'ils vont passer ensemble leur première nuit d'amour. Mais Jonathan ne peut aller jusqu'au bout. Carrie comprend qu'il aime Birdy. Elle l'encourage à se déclarer... Elle est triste. Il est perdu... Jusque là rien que de très convenu, en dépit du jeu très fin des acteurs, rien de ce qu'une bluette quelconque aurait donné ne va se passer.
 
 
La dernière partie de film, avec le temps qui passe, va montrer les tensions exacerbées, un Jonathan perdu, qui ne parvient plus à étudier et fantasme ses retrouvailles avec son ami, une épiphanie qui montre l'union physique des deux amis et qu'on comprend soudain comme un simple rêve... Un Birdy étudiant devenu l'amant de Carrie qui ne parvient pas à verbaliser ce qu'il ressent tout au fond de lui et souhaite continuer de cacher à son ami la relation qu'il a avec la fille...
 

Je ne dévoilerai pas la fin mais elle a surpris beaucoup de spectateurs et de critiques. C'est là la trouvaille du réalisateur, son montage nous amène à une fin inattendue et très belle. Un horizon ouvert ou un rappel que les rêves ne sont pas forcément la réalité attendue. A chacun d'en tire sa conclusion et de lire dans les dernières images, sur les regards des trois protagonistes si l'amour l'emporte ou s'il s'agit pour eux de rentrer dans les rangs au risque de laisser mourir une part important d'eux-mêmes... Nous sommes à Taïwan, et non pas à New-York ou à Paris... Allez-voir le film et donnez-moi votre avis sur ce qu'il se passe après la dernière image. Juste un indice : le mot fin n'apparait pas, juste le noir avant que le générique nous rattrape...

Sur un blog belge ou canadien (que je ne retrouve pas), un lecteur (kiuyt) a écrit : la fin, Shane dit à Jonathan qu'il sera son meilleur ami toujours mais rien de plus... C'est bien ça ? Ils ne sortiront jamais ensemble ?"

Je pense au contraire que tout devient possible après leur double confession. Ménage à trois ? Impossible dans l'esprit des chinois (possible chez leurs voisins japonais, voir le super petit film "Hush"). Plutôt l'amour révélé des deux amis, et le retrait de la petite amie ? Non plus. Le début du film le rappelle. Ils vont vivre tous les deux leur vie mais resteront les meilleurs amis du monde, peut-être auront-ils des moments d'intimité physique mais je crois plutôt que les deux vivront leur vie d'adulte, Shane et Carrie ensemble (ou pas) et Jonathan trouvera un garçon avec qui il fera sa vie. Mais tous deux garderont à jamais leur amour-amitié. On peut imaginer que Jonathan est devenu écrivain, comme on peut imaginer que leur unique union physique a bien eu lieu mais qu'elle restera unique, comme un abandon, une expérience pour l'un, un moment douloureux pour l'autre en ce qu'il ne se reproduira jamais et qu'au moment même il le savait... 

Peu importe ce que nous souhaiterions qu'ils soient devenus. Le film est un joli moment de cinéma. Beau et émouvant.  

Eternal Summer (盛夏光年)
Taiwan, 2006 
Film de Leste Chen 
avec Bryant Chang, Joseph Chang 
et Kate Yeung

 

 https://www.blogger.com/profile/13854617151744622217

(réponse à :   a dit... a la fin, Shane dit à Jonathan qui'il sera son meilleur ami toujours mais rien de plus, c'est bien ca, ils ne sortiront jamais ensemble?

16 juin 2010 à 00:40

 

29 avril 2010

Mon New York au quotidien

Belle journée ensoleillée. Antonin vient de m'envoyer un joli cadeau : UPS m'a livré au bureau un petit paquet. Dedans : un gros Toblerone (que j'ai aussitôt entamé), un livre de Hannah Arendt, un petit carnet Moleskine dans lequel il a noté des tas de choses nous concernant, avec des croquis, des photos, des collages. Sublime. Ce garçon est génial. Il y a même quelques petits dessins érotiques censés conter nos ébats, là-bas en France. Nous avions à peine vingt ans... 
 
Il m'envoie aussi du papier d'Arménie, un CD, des coupures de journaux et un très beau chèche que sa mère lui a offert et que j'avais bien aimé lors de notre dernière rencontre à Bordeaux... Dans une enveloppe, avec une vraie lettre écrite à la main, un petit sachet de cellophane avec du sable de l'océan côté européen, et des photos de lui quand il était petit. 
 
J'ai aimé ce garçon à la folie et il me le rend bien des années sont passées pourtant depuis notre histoire... Si j'étais resté en France, peut-être aurait-il été celui qui restera à mes côtés pour la vie... Aujourd'hui, une indéfectible amitié. 
 
J'avais pensé à lui l'autre jour en découvrant le très beau film taïwanais de Chester Len, "Eternal Summer" dont je reparlerai sûrement tellement il nous a marqué David et moi.

08 septembre 2009

Pourquoi faut-il que l'été finisse ? | 08 septembre 2009


Je suis passé à Hyannis Port quelques jours après la mort de Ted Kennedy. Les gens chez qui j'étais on une belle maison et un bien joli garçon. Il sera "dans les affaires" comme moi ou sénateur comme son illustre voisin... En haut son père, très Ivy League style. en bas, le fils...

Et nous reprenons en coeur le refrain :
"A thing of beauty is a joy forever" !

20 février 2009

The Grey dog's coffee

Le rite. Nos promenades dans Chinatown et au Village le samedi matin. Fatigués de marcher, nous atterrissions immanquablement dans un de nos lieux favoris - celui de nombreux new-yorkais aussi : le fameux Grey dog's coffee créé en 1986  par deux frères. La nourriture i a toujours été franchement délicieuse, le service sympathique et avenant. J'habitais non loin de là la première année de mon installation à New York. J'adorais l'ambiance de Carmine street. Bien sur c'était toujours plein et parfois trop bruyant. Une amie du New Yorker a écrit qu'on y joue le groupe Franz Ferdinand a little too loud.
Des soucis avec un propriétaire devenu trop gourmand ont obligé les deux frères à déménager. Depuis l’établissement dispose de plusieurs succursales toutes aussi agréables que le petit café de Carmine street.

18 février 2009

A thing of beauty is a joy forever

Hier en revenant du bureau, je me suis arrêté dans un salon de thé que j'aime bien, le Harlem Tea Room, sur Madison Avenue. Un lieu de rêve où on se retrouve toujours en agréable compagnie. Il y avait un groupe de filles et de garçons d'une vingtaine d'année qui papotaient et riaient. Sympas. A un moment, j'ai vu arriver vers le groupe un jeune dieu. 17 ou 18 ans à peine. Brun, la peau claire semée de tâches de rousseur, une bouche sublime et une démarche de félin. Longues jambes bien musclées que moulait un joli jean. T-shirt immaculé sous un pull en cachemire. Un sourire à faire fonde la banquise (elle fond toute seule la pauvre). Rarement vu d'aussi belles proportions. En France, je l'aurai pris en photo sans scrupule. mais ici, on a toujours peur de voir débouler les avocats et de se retrouver avec un procès aux fesses. Le garçon n'ignorait rien de ses charmes et les accentuait par ses gestes,d es bras, des mains, sa cambrure. Ses dents très blanches et ses yeux verts ou bleus, je n'ai pas bien pu détailler, ont rendu ce moment de farniente, encore plus délicieux que je ne m'y attendais; Le garçon sur la photo - à peine plus âgé - lui ressemble d'une manière troublante. Mon jeune dieu se prénomme Pat et toute l'assistance n'avait d'yeux que pour lui. Filles et mecs. A la fin, juste avant  e s'asseoir, il a embrassé goulûment sur la bouche sa petite amie (assez jolie elle aussi) comme pour mettre fin aux hypothèses et signifier la fin du show. Je vais retourner souvent dans Madison Avenue ! 

Rêverie solitaire 1


13 février 2009

Mille excuses

L'ancien site est infesté de publicités pornographiques. j'en suis navré pour les lecteurs qui doivent se faufiler entre d'immondes vidéos qui font davantage penser à de la boucherie qu'à la beauté poétique des amours garçonnières. Berk... Le transfert est fait pour l'essentiel mais sur la planète Internet reste ce satellite infesté dont je n'ai pu faire migrer toutes les images ni tous les textes. Mille excuses donc pour autant de saletés sur l'autre blog, cela n'est pas de mon fait !

09 février 2009

Brandon assis

Le Plaisir

La première fois que je vis Antinoüs, mon sang s'échauffa. Je sentis mes joues rougir, mes lèvres devinrent sèches. L'enfant tressaillit. Il n'avait pas seize ans. Quand il fut près de moi le premier soir, quand il se dénuda et se coucha sur le lit, j'ai su que je n'aimerai jamais personne comme lui et ce qu'il me donna fut le plus merveilleux bonheur qu'aucune femme, aucun autre garçon, jamais n'ont su me donner. Son corps est un abîme de plaisir où je me perds chaque nuit et d'où il me repêche avec son sourire si doux, son ardeur chaque fois renouvelée et sa peau, sa peau au grain velouté si doux sous ma bouche...

New York, New York

08 février 2009

Gourmandises | 08 février 2009

The six pack vous connaissez ? c'est le nom usuel et familier employé ici pour désigner les abdominaux que tout un chacun possède et qui normalement, de l'enfance à l'âge mûr doivent apparaître entre le pubis et les pectoraux chez les garçons, au même titre que les trois côtes flottantes de chaque côté du thorax. Signe de finesse et signe aussi que la nature a bien fait les choses en dessinant avec brio nos bustes comme le sculpteur dans la statuaire antique. Vers la trentaine, si on n'y fait pas gaffe, de légers, puis moins légers, dépôts de graisse viennent perturber la douce et attirante harmonie, comme aussi les poils horribles qui - là aussi si on n'y fait pas gaffe - vont peu à peu recouvrir cette peau veloutée et tendue par les muscles. Ma gourmandise jusqu'à ce jour ne m'a pas joué ce mauvais tour : pas de graisse ! Et la nature m'a épargné les poils superflus et disgracieux.

Pourtant depuis quelques mois, je remarque que si mes abdos sont toujours aussi durs, ils sont moins dessinés et le six-pack, la tablette de chocolat, s'amenuise ! C'est la faute aux pâtisseries de la boutique près du bureau, la faute aux doughnuts merveilleux - vous n'avez pas idée tant que vous n'y aurez pas goûté - qu'on trouve ici et à tous les bons petits plats que nous nous concoctons. Au secours, dans dix ans j'ai un ventre rond comme un ballon de foot. Donc, depuis une semaine, salle de gym de nouveau deux fois par semaine. Pompes matin et soir et moins de douceurs (alimentaires j’entends). Cela me donne l'idée d'une nouvelle rubrique photo : les abdos et les pectoraux des minets d'ici et d'ailleurs (sans poils bien sûr). Pour les amateurs-mateurs de teddy bears, il y a des sites spécialisés hé hé !).

Morphée ou Endymion endormi ? 08-02-2009